Faites la connaissance de Caroline Gleich, skieuse pro et militante environnementale

Depuis ses premiers jours sur la neige du Midwest en passant par son ascension de l’Everest en dépit de la rupture d’un ligament croisé antérieur, Caroline répond à ses fans Elan.

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Getting to know Caroline Gleich

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Depuis ses premiers jours sur la neige du Midwest en passant par son ascension de l’Everest en dépit de la rupture d’un ligament croisé antérieur, Caroline répond à ses fans Elan.
Elan Q&A: Caroline GleichElan Q&A: Caroline Gleich

« Bienvenue à cette session de questions-réponses 'Toujours de Bons Moments', en compagnie de nos athlètes. Il s'agit d'une série de trois épisodes dont les questions ont été formulées par nos fans. Chacun de nos athlètes a pris le temps, au cours de la saison morte, d'y répondre depuis la maison. Ici, un premier épisode avec Caroline Gleich... pour votre bon plaisir ! »

Depuis ses premiers jours sur la neige du Midwest en passant par son ascension de l’Everest en dépit de la rupture d’un ligament croisé antérieur, Caroline répond à ses fans Elan.

J’aime le ski en Colombie Britannique, mais je souffre de l’altitude. Comment puis-je mieux m’y préparer ?

Il y a une variété de manières de se préparer à composer avec l’altitude, mais les skieurs ont intérêt à être prudents en accédant à des plus hautes altitudes et à s’informer des signes et symptômes du mal de l’altitude. Une bonne façon de s’y acclimater serait de progressivement se rendre à des altitudes plus élevées. Peut-être pourriez-vous planifier votre voyage de manière à skier à des altitudes intermédiaires pour éviter d’aller trop rapidement trop haut ? S’il vous est possible de prendre quelques jours en début de séjour pour vous acclimater, vous vous sentirez mieux quand viendra le temps d’aller skier plus haut. Pour ce qui concerne les altitudes plus extrêmes, j’ai pu avoir recours au système d’entraînement Hypoxico, mais c’est assez coûteux et ça peut se révéler plutôt inconfortable. Je vous conseillerais de considérer prendre un cours de premier répondant afin d’apprendre comment traiter le mal d’altitude. Essayez d’être patient avec vous-même et planifiez votre voyage en conséquence en vous accordant du temps pour l’acclimatation.

Quel serait votre conseil pour des personnes actives ou des athlètes qui désirent militer en faveur de la cause environnementale ?

Les athlètes comptent parmi les militants qui disposent de la plus grande notoriété. Suivez votre cœur, prenez position, présentez-vous afin d’apprendre et de vous acquitter de tâches difficiles. Ne craignez pas de faire équipe avec des partenaires d’organismes sans but lucratif et d’autres athlètes. Ensemble, nous sommes plus forts !

Comment êtes-vous parvenue à lever des fonds pour un projet aussi ambitieux que l’Everest ?

La levée de fonds pour l’Everest s’est avérée être une gigantesque entreprise, sans oublier que j’ai trouvé ça très intimidant. J’ai lancé l’affaire en préparant d’abord une présentation qui décrivait le projet et ses objectifs, après quoi je suis allée rencontrer différentes personnes et des sponsors potentiels, en leur demandant leur support. Il n’est pas facile de demander de recevoir des fonds, mais je me suis dit que je devais l’accepter et réaliser que j’avais autant à apprendre de ça que de l’ascension elle-même. Mon approche était de faire valoir que pour un sponsor, il s’agit d’un investissement par le fait que j’allais pouvoir livrer une variété d’impressions qui lui donneraient de la valeur. Aussi, le fait d’avoir composé un mini plan d’affaires m’a grandement aidé à bien gérer mon projet.

Depuis quand skiez-vous ?

Je me suis mise au ski à l’âge de 18 mois. Je suis une skieuse sponsorisée depuis une quinzaine d’années et je skie plus de 100 jours par an.

Pour mes prochains skis, quel serait le meilleur ski Elan en poudreuse ?

J’adore le Ripstick 94 W, ou le Ripstick 96. Ce sont des skis all-round qui sont fantastiques en poudreuse.

Quelle est votre montagne préférée ?

J’aime la chaîne de montagnes des Wasatch, chez moi, en Utah. J’aime aussi beaucoup l’aventure présentée par l’inconnu, là où je n’ai jamais skié.

Quand et comment avez-vous été attirée par l’alpinisme et le ski, etc. Vos parents ont-ils des passions similaires ?

J’ai grandi au Minnesota et je skiais en famille une fois ou deux par année, lors des vacances. Je suis très reconnaissante que mes parents m’aient appris à skier. À l’âge de 10 ans, je suis allée en trekking avec mon père, ma fratrie et mon oncle dans le Wind River Range, au Wyoming. Au cours des voyages que j’ai faits dans l’Ouest, j’ai eu un coup de foudre pour la montagne et j’ai été envahie par un ardent désir d’explorer ces lieux. Puis, à l’âge de 15 ans, ma famille s’est installée en Utah et à 18 ans, j’ai entrepris de vivre mon rêve de devenir une skieuse professionnelle et une spécialiste du ski-alpinisme. J’ai mis des années à acquérir les connaissances et les habiletés dont j’avais besoin pour atteindre mon objectif.

Quel a été l’accomplissement le plus difficile à atteindre et qu’en avez-vous appris ?

L’un des plus grands défis de ma vie aura été d’apprendre à m’aimer et à avoir de la bienveillance envers moi-même. J’ai été aux prises avec la dépression et une estime de soi plutôt défaillante. Ça demeure un défi constant. Quand j’ai du succès, je ressens qu’il s’agit de l’un de mes plus grands accomplissements.

La peur a-t-elle déjà eu raison de votre désir d’atteindre un objectif ? Ligne trop difficile, pente trop forte, trop d’exposition ?

Il y a eu des occasions où j’ai rebroussé chemin pour différentes raisons : la météo, les conditions de neige, une ligne trop verticale ou trop exposée. Mais normalement, mes décisions ne sont pas motivées par la peur. J’essaie de limiter l’influence que la peur peut avoir sur moi. J’écoute ma peur et je l’amène à m’éclairer dans mon processus décisionnel. La peur n’est pas habituellement la raison d’un retrait de ma part. Plutôt que de me dire que j’ai peur, je me dis que je ne suis pas en mesure de le faire à ce moment précis.

Comment s’est produite votre association avec Elan ? Ils vous ont approchée ou l’inverse ?

Selon mon souvenir, c’est Elan qui m’a approchée, via LinkedIn. Plus je parlais avec les membres de l’équipe d’Elan et plus j’avançais dans mes essais sur neige, plus je réalisais que j’allais avoir accès non seulement à des skis fantastiques, mais aussi à une équipe exceptionnelle ! Je sais que je me dois de faire l’essai du matériel et je sais tout aussi bien que je dois également tenir compte des qualités humaines des gens avec qui je vais travailler. J’aime aussi qu’ils soient basés en Slovénie, l’un des plus beaux pays que j’aie visités, sans compter que j’apprécie grandement qu’ils fabriquent des skis dans les Alpes. En plus, ils ont accepté ma demande d’inclure une clause de grossesse à mon contrat, au cas où je déciderais de fonder une famille. Tout ça sans compter que Elan demeure l’une des plus anciennes marques de l’industrie du ski et que j’ai le plus grand respect pour les connaissances qu’ils ont des technologies appliquées, qu’ils ont du génie en matière d’innovation.

Que recommandez-vous à quelqu’un qui désire bien réussir dans un sport malgré qu’il s’y soit mis à un âge avancé ?

Il n’est jamais trop tard pour vivre la vie dont vous rêvez. Présentez-vous à la montagne, pratiquez-vous encore et encore et adoptez l’attitude qui favorisera votre croissance. Le parcours de la croissance personnelle est celui où on en arrive une transformation magique, pas en soi l’atteinte de l’objectif.

Que pourrait-il être fait pour arriver à nettoyer l’Everest ?

Aujourd’hui, les alpinistes pratiquent pour la plupart une éthique voulant qu’on ne laisse rien derrière soi. Les gouvernements chinois et népalais consentent de grands efforts dans ce sens. J’ai entrepris l’ascension de l’Everest depuis le Tibet – donc du côté chinois – et j’ai été impressionné de voir le peu de détritus au camp de base. Les déchets au-delà sont plus anciens et donc plus difficiles à retirer du fait qu’ils sont souvent imbriqués dans la glace et le roc. Plus haut encore, on retrouve surtout des tentes et du matériel d’escalade abandonnés. Comme alpinistes et skieurs, nous pouvons faire l’effort de nous assurer de rapporter nos propres déchets et même ceux qu’il est possible de redescendre avec nous.

N’avez-vous pas rencontré des problèmes à cause d’une rupture ligamentaire durant votre assaut de l’Everest ?

L’ascension de l’Everest sans un ligament croisé antérieur s’est révélé être un défi constant. Je ressentais de la douleur et je devais aussi composer avec de l’enflure dès les premières étapes du voyage, à cause des déplacements et des randonnées d’acclimatation. À certains moments, ma jambe passait en hyperextension, mais au final, ça n’était pas trop mal. Le plus grand défi était mental, alors que je devais à tout moment m’équilibrer sur une jambe en trouvant comment le faire, selon les situations. Puis, il a bien sûr fallu redescendre depuis le sommet, ce qui a exigé toute une journée.

Quel a été votre plus grand accomplissement ?

Poursuivre mon rêve de faire de ma passion pour le ski une carrière professionnelle.

Caroline GleichCaroline Gleich

Qu’est-ce qui vous motive le plus à vivre comme vous avez réussi à le faire ?

La nature m’inspire profondément – la neige, les rochers, l’eau, les arbres – je retire de la motivation de tous ces éléments. J’aime pouvoir me trouver en pleine nature et mon bonheur est à son comble alors que je me retrouve en totale en harmonie avec moi-même quand j’y passe une série de longues journées. Je trouve également de l’inspiration par la possibilité que j’ai de partager mes ces choses pour créer dans le monde un changement positif, de manière à donner à d’autres l’inspiration d’arriver à entrer en contact avec la nature et à préserver ces lieux où nous aimons aller.

Vous êtes tellement inspirante ! Comment avez-vous été amenée à militer sur la question des changements climatiques ?

Oh! Merci ! Je me souviens d’avoir lu sur les changements climatiques à l’école et de m’être sentie interpellée. Ma première idée en arrivant à l’Université aura été de faire le commerce de vêtements ‘vintage’ et de recycler du matériel pour en faire des œuvres d’art. Je cherchais à réduire l’impact environnemental de la fabrication de vêtements en revendant des items de seconde main qui avaient du style. Je fabriquais aussi des présentoirs de bijoux, des bijoux et je créais – au crochet ! – des objets utiles avec des sacs de plastique. Alors que j’exploitais ma petite affaire tout en étudiant, j’ai présenté ma candidature pour devenir stagiaire en politique. J’ai été embauchée et j’ai donc passé l’été au bureau du conseiller en environnement de Gouverneur de l’état de l’Utah. Dans un tel rôle, j’ai vu comment je pourrais me faire entendre pour arriver à proposer des changements plus déterminants. À l’issue de ce stage, j’ai composé un document d’une dizaine de pages où je critiquais le plan énergétique du Gouverneur qui portait sur dix ans et qui était excessivement dépendant de carburants fossiles, sans aucun recours à des énergies renouvelables. J’ai collaboré avec des organismes environnementaux à but non-lucratif et, après avoir complété mon mandat de stagiaire, j’ai prononcé un discours lors d’une importante manifestation en faveur des énergies propres. Quelques mois plus tard, j’ai participé à un OSBL appelée « Protect our Winters », qui milite en faveur de la réduction du réchauffement climatique et je poursuis mes activités de militantisme avec eux et quelques autres, incluant celle que j’ai moi-même fondée, la « Big Mountain Dreams Foundation »!

À quoi ressemble votre préparation physique ?

Les quelques dernières années de mes données d’entraînement sont disponibles sur Strava. Vous pouvez en voir une partie ici. Avant Strava et le repérage GPS, j’allais passer de longues heures en montagne, explorant les sommets avoisinants, tentant de grimper chacun d’eux.

Comment composez-vous avec la critique ? J’ai regardé « Follow Through », mais j’aimerais en savoir plus !

J’ai appris qu’il existe une différence entre la critique et le harcèlement. Les gens ont la liberté de critiquer des personnalités publiques, mais lorsque – à répétition – on critique dans le but évident de causer un dommage émotionnel, ça devient du harcèlement et c’est illégal, pouvant donc être traité au criminel. J’essaie de me faire une carapace afin de me protéger des commentaires désobligeants qui sont mis en ligne, mais une autre méthode dont je fais usage, c’est de me percevoir comme l’hiver et la neige. Certains d’entre nous adorent la neige et d’autres la détestent et il est probablement impossible de changer leur appréciation, alors il est inutile d’y mettre l’effort. Parfois, on retire une certaine énergie en acceptant les commentaires négatifs que font les gens, après quoi j’intègre certaines de ces critiques pour m’en servir au moment où je trouve une manière de les amener à m’apporter une énergie positive.

Comment faites-vous pour surmonter les attentes moins élevées que l’on a tendance à imposer aux femmes de petite taille dans votre discipline ?

Mes attentes et mes objectifs, je les fixe moi-même et toujours au plus haut.

Que pensez-vous du fait de skier sur le Mont Everest, Caroline?

J’ai apporté mes skis quand j’y suis allée en 2019. J’aimerais y retourner et skier à nouveau en Himalaya, un jour…

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Getting to know Caroline Gleich
Elan Q&A: Caroline GleichElan Q&A: Caroline Gleich

« Bienvenue à cette session de questions-réponses 'Toujours de Bons Moments', en compagnie de nos athlètes. Il s'agit d'une série de trois épisodes dont les questions ont été formulées par nos fans. Chacun de nos athlètes a pris le temps, au cours de la saison morte, d'y répondre depuis la maison. Ici, un premier épisode avec Caroline Gleich... pour votre bon plaisir ! »

Depuis ses premiers jours sur la neige du Midwest en passant par son ascension de l’Everest en dépit de la rupture d’un ligament croisé antérieur, Caroline répond à ses fans Elan.

J’aime le ski en Colombie Britannique, mais je souffre de l’altitude. Comment puis-je mieux m’y préparer ?

Il y a une variété de manières de se préparer à composer avec l’altitude, mais les skieurs ont intérêt à être prudents en accédant à des plus hautes altitudes et à s’informer des signes et symptômes du mal de l’altitude. Une bonne façon de s’y acclimater serait de progressivement se rendre à des altitudes plus élevées. Peut-être pourriez-vous planifier votre voyage de manière à skier à des altitudes intermédiaires pour éviter d’aller trop rapidement trop haut ? S’il vous est possible de prendre quelques jours en début de séjour pour vous acclimater, vous vous sentirez mieux quand viendra le temps d’aller skier plus haut. Pour ce qui concerne les altitudes plus extrêmes, j’ai pu avoir recours au système d’entraînement Hypoxico, mais c’est assez coûteux et ça peut se révéler plutôt inconfortable. Je vous conseillerais de considérer prendre un cours de premier répondant afin d’apprendre comment traiter le mal d’altitude. Essayez d’être patient avec vous-même et planifiez votre voyage en conséquence en vous accordant du temps pour l’acclimatation.

Quel serait votre conseil pour des personnes actives ou des athlètes qui désirent militer en faveur de la cause environnementale ?

Les athlètes comptent parmi les militants qui disposent de la plus grande notoriété. Suivez votre cœur, prenez position, présentez-vous afin d’apprendre et de vous acquitter de tâches difficiles. Ne craignez pas de faire équipe avec des partenaires d’organismes sans but lucratif et d’autres athlètes. Ensemble, nous sommes plus forts !

Comment êtes-vous parvenue à lever des fonds pour un projet aussi ambitieux que l’Everest ?

La levée de fonds pour l’Everest s’est avérée être une gigantesque entreprise, sans oublier que j’ai trouvé ça très intimidant. J’ai lancé l’affaire en préparant d’abord une présentation qui décrivait le projet et ses objectifs, après quoi je suis allée rencontrer différentes personnes et des sponsors potentiels, en leur demandant leur support. Il n’est pas facile de demander de recevoir des fonds, mais je me suis dit que je devais l’accepter et réaliser que j’avais autant à apprendre de ça que de l’ascension elle-même. Mon approche était de faire valoir que pour un sponsor, il s’agit d’un investissement par le fait que j’allais pouvoir livrer une variété d’impressions qui lui donneraient de la valeur. Aussi, le fait d’avoir composé un mini plan d’affaires m’a grandement aidé à bien gérer mon projet.

Depuis quand skiez-vous ?

Je me suis mise au ski à l’âge de 18 mois. Je suis une skieuse sponsorisée depuis une quinzaine d’années et je skie plus de 100 jours par an.

Pour mes prochains skis, quel serait le meilleur ski Elan en poudreuse ?

J’adore le Ripstick 94 W, ou le Ripstick 96. Ce sont des skis all-round qui sont fantastiques en poudreuse.

Quelle est votre montagne préférée ?

J’aime la chaîne de montagnes des Wasatch, chez moi, en Utah. J’aime aussi beaucoup l’aventure présentée par l’inconnu, là où je n’ai jamais skié.

Quand et comment avez-vous été attirée par l’alpinisme et le ski, etc. Vos parents ont-ils des passions similaires ?

J’ai grandi au Minnesota et je skiais en famille une fois ou deux par année, lors des vacances. Je suis très reconnaissante que mes parents m’aient appris à skier. À l’âge de 10 ans, je suis allée en trekking avec mon père, ma fratrie et mon oncle dans le Wind River Range, au Wyoming. Au cours des voyages que j’ai faits dans l’Ouest, j’ai eu un coup de foudre pour la montagne et j’ai été envahie par un ardent désir d’explorer ces lieux. Puis, à l’âge de 15 ans, ma famille s’est installée en Utah et à 18 ans, j’ai entrepris de vivre mon rêve de devenir une skieuse professionnelle et une spécialiste du ski-alpinisme. J’ai mis des années à acquérir les connaissances et les habiletés dont j’avais besoin pour atteindre mon objectif.

Quel a été l’accomplissement le plus difficile à atteindre et qu’en avez-vous appris ?

L’un des plus grands défis de ma vie aura été d’apprendre à m’aimer et à avoir de la bienveillance envers moi-même. J’ai été aux prises avec la dépression et une estime de soi plutôt défaillante. Ça demeure un défi constant. Quand j’ai du succès, je ressens qu’il s’agit de l’un de mes plus grands accomplissements.

La peur a-t-elle déjà eu raison de votre désir d’atteindre un objectif ? Ligne trop difficile, pente trop forte, trop d’exposition ?

Il y a eu des occasions où j’ai rebroussé chemin pour différentes raisons : la météo, les conditions de neige, une ligne trop verticale ou trop exposée. Mais normalement, mes décisions ne sont pas motivées par la peur. J’essaie de limiter l’influence que la peur peut avoir sur moi. J’écoute ma peur et je l’amène à m’éclairer dans mon processus décisionnel. La peur n’est pas habituellement la raison d’un retrait de ma part. Plutôt que de me dire que j’ai peur, je me dis que je ne suis pas en mesure de le faire à ce moment précis.

Comment s’est produite votre association avec Elan ? Ils vous ont approchée ou l’inverse ?

Selon mon souvenir, c’est Elan qui m’a approchée, via LinkedIn. Plus je parlais avec les membres de l’équipe d’Elan et plus j’avançais dans mes essais sur neige, plus je réalisais que j’allais avoir accès non seulement à des skis fantastiques, mais aussi à une équipe exceptionnelle ! Je sais que je me dois de faire l’essai du matériel et je sais tout aussi bien que je dois également tenir compte des qualités humaines des gens avec qui je vais travailler. J’aime aussi qu’ils soient basés en Slovénie, l’un des plus beaux pays que j’aie visités, sans compter que j’apprécie grandement qu’ils fabriquent des skis dans les Alpes. En plus, ils ont accepté ma demande d’inclure une clause de grossesse à mon contrat, au cas où je déciderais de fonder une famille. Tout ça sans compter que Elan demeure l’une des plus anciennes marques de l’industrie du ski et que j’ai le plus grand respect pour les connaissances qu’ils ont des technologies appliquées, qu’ils ont du génie en matière d’innovation.

Que recommandez-vous à quelqu’un qui désire bien réussir dans un sport malgré qu’il s’y soit mis à un âge avancé ?

Il n’est jamais trop tard pour vivre la vie dont vous rêvez. Présentez-vous à la montagne, pratiquez-vous encore et encore et adoptez l’attitude qui favorisera votre croissance. Le parcours de la croissance personnelle est celui où on en arrive une transformation magique, pas en soi l’atteinte de l’objectif.

Que pourrait-il être fait pour arriver à nettoyer l’Everest ?

Aujourd’hui, les alpinistes pratiquent pour la plupart une éthique voulant qu’on ne laisse rien derrière soi. Les gouvernements chinois et népalais consentent de grands efforts dans ce sens. J’ai entrepris l’ascension de l’Everest depuis le Tibet – donc du côté chinois – et j’ai été impressionné de voir le peu de détritus au camp de base. Les déchets au-delà sont plus anciens et donc plus difficiles à retirer du fait qu’ils sont souvent imbriqués dans la glace et le roc. Plus haut encore, on retrouve surtout des tentes et du matériel d’escalade abandonnés. Comme alpinistes et skieurs, nous pouvons faire l’effort de nous assurer de rapporter nos propres déchets et même ceux qu’il est possible de redescendre avec nous.

N’avez-vous pas rencontré des problèmes à cause d’une rupture ligamentaire durant votre assaut de l’Everest ?

L’ascension de l’Everest sans un ligament croisé antérieur s’est révélé être un défi constant. Je ressentais de la douleur et je devais aussi composer avec de l’enflure dès les premières étapes du voyage, à cause des déplacements et des randonnées d’acclimatation. À certains moments, ma jambe passait en hyperextension, mais au final, ça n’était pas trop mal. Le plus grand défi était mental, alors que je devais à tout moment m’équilibrer sur une jambe en trouvant comment le faire, selon les situations. Puis, il a bien sûr fallu redescendre depuis le sommet, ce qui a exigé toute une journée.

Quel a été votre plus grand accomplissement ?

Poursuivre mon rêve de faire de ma passion pour le ski une carrière professionnelle.

Caroline GleichCaroline Gleich

Qu’est-ce qui vous motive le plus à vivre comme vous avez réussi à le faire ?

La nature m’inspire profondément – la neige, les rochers, l’eau, les arbres – je retire de la motivation de tous ces éléments. J’aime pouvoir me trouver en pleine nature et mon bonheur est à son comble alors que je me retrouve en totale en harmonie avec moi-même quand j’y passe une série de longues journées. Je trouve également de l’inspiration par la possibilité que j’ai de partager mes ces choses pour créer dans le monde un changement positif, de manière à donner à d’autres l’inspiration d’arriver à entrer en contact avec la nature et à préserver ces lieux où nous aimons aller.

Vous êtes tellement inspirante ! Comment avez-vous été amenée à militer sur la question des changements climatiques ?

Oh! Merci ! Je me souviens d’avoir lu sur les changements climatiques à l’école et de m’être sentie interpellée. Ma première idée en arrivant à l’Université aura été de faire le commerce de vêtements ‘vintage’ et de recycler du matériel pour en faire des œuvres d’art. Je cherchais à réduire l’impact environnemental de la fabrication de vêtements en revendant des items de seconde main qui avaient du style. Je fabriquais aussi des présentoirs de bijoux, des bijoux et je créais – au crochet ! – des objets utiles avec des sacs de plastique. Alors que j’exploitais ma petite affaire tout en étudiant, j’ai présenté ma candidature pour devenir stagiaire en politique. J’ai été embauchée et j’ai donc passé l’été au bureau du conseiller en environnement de Gouverneur de l’état de l’Utah. Dans un tel rôle, j’ai vu comment je pourrais me faire entendre pour arriver à proposer des changements plus déterminants. À l’issue de ce stage, j’ai composé un document d’une dizaine de pages où je critiquais le plan énergétique du Gouverneur qui portait sur dix ans et qui était excessivement dépendant de carburants fossiles, sans aucun recours à des énergies renouvelables. J’ai collaboré avec des organismes environnementaux à but non-lucratif et, après avoir complété mon mandat de stagiaire, j’ai prononcé un discours lors d’une importante manifestation en faveur des énergies propres. Quelques mois plus tard, j’ai participé à un OSBL appelée « Protect our Winters », qui milite en faveur de la réduction du réchauffement climatique et je poursuis mes activités de militantisme avec eux et quelques autres, incluant celle que j’ai moi-même fondée, la « Big Mountain Dreams Foundation »!

À quoi ressemble votre préparation physique ?

Les quelques dernières années de mes données d’entraînement sont disponibles sur Strava. Vous pouvez en voir une partie ici. Avant Strava et le repérage GPS, j’allais passer de longues heures en montagne, explorant les sommets avoisinants, tentant de grimper chacun d’eux.

Comment composez-vous avec la critique ? J’ai regardé « Follow Through », mais j’aimerais en savoir plus !

J’ai appris qu’il existe une différence entre la critique et le harcèlement. Les gens ont la liberté de critiquer des personnalités publiques, mais lorsque – à répétition – on critique dans le but évident de causer un dommage émotionnel, ça devient du harcèlement et c’est illégal, pouvant donc être traité au criminel. J’essaie de me faire une carapace afin de me protéger des commentaires désobligeants qui sont mis en ligne, mais une autre méthode dont je fais usage, c’est de me percevoir comme l’hiver et la neige. Certains d’entre nous adorent la neige et d’autres la détestent et il est probablement impossible de changer leur appréciation, alors il est inutile d’y mettre l’effort. Parfois, on retire une certaine énergie en acceptant les commentaires négatifs que font les gens, après quoi j’intègre certaines de ces critiques pour m’en servir au moment où je trouve une manière de les amener à m’apporter une énergie positive.

Comment faites-vous pour surmonter les attentes moins élevées que l’on a tendance à imposer aux femmes de petite taille dans votre discipline ?

Mes attentes et mes objectifs, je les fixe moi-même et toujours au plus haut.

Que pensez-vous du fait de skier sur le Mont Everest, Caroline?

J’ai apporté mes skis quand j’y suis allée en 2019. J’aimerais y retourner et skier à nouveau en Himalaya, un jour…