Un Vrai Canadien

Brady Leman est la preuve vivante de ce qui peut être réalisé avec de la constance et de la persévérance. Sa carrière a connu des hauts et des bas, mais l’an dernier, il a réussi à atteindre le sommet du Mont Olympe. À sa récolte s’est ajoutée la médaille d’or des Jeux olympiques de PyeongChang.

Détails

Code
True Canadian

À propos du produit

Brady Leman est la preuve vivante de ce qui peut être réalisé avec de la constance et de la persévérance. Sa carrière a connu des hauts et des bas, mais l’an dernier, il a réussi à atteindre le sommet du Mont Olympe. À sa récolte s’est ajoutée la médaille d’or des Jeux olympiques de PyeongChang.

True Canadian: Brady LemanTrue Canadian: Brady Leman

Brady Leman est la preuve vivante de ce qui peut être réalisé avec de la constance et de la persévérance. Sa carrière a connu des hauts et des bas, mais l’an dernier, il a réussi à atteindre le sommet du Mont Olympe. À sa récolte s’est ajoutée la médaille d’or des Jeux olympiques de PyeongChang. Mais Brady n’est pas qu’un skieur, quelqu’un qui sait jouir de tout ce que Mère Nature a à offrir de plus beau : un vrai Canadien ! On ne s’étonnera pas alors qu’il soit mordu de vélo de montagne et de pêche.

Brady Leman, médaillé d’or olympique. De la musique à vos oreilles ?

Je n’en reviens toujours pas ! Impossible de faire autrement que de sourire quand j’entends ça ! J’ai beau avoir connu beaucoup de succès en Coupe du monde avant cette victoire olympique de 2018, ça me renverse encore de penser que ça s’est vraiment produit !

Votre parcours olympique a eu sa part de rebondissements. À cause d’une blessure, vous avez dû renoncer à disputer l’épreuve olympique disputée chez vous, à Vancouver, puis, quatre ans plus tard, à Sotchi, vous vous êtes retrouvé tout juste au pied du podium, en quatrième position, avant d’enfin récolter les grands honneurs à PyeongChang.

Ouais, j’avoue que mes résultats olympiques se sont avérés être une aventure. À chacune des occasions, je me suis retrouvé un tant soit peu plus près de mon objectif olympique, goûtant un peu mieux à chaque fois ce que ça représente d’accéder à la scène olympique. En rétrospective, je crois vraiment que je devais expérimenter ces déconvenues à Vancouver et à Sotchi pour accéder à l’état d’esprit qui allait me permettre de connaître du succès à PyeongChang. J’ai appris qu’il me fallait me concentrer plus sur l’expérience et le processus plutôt que de me fixer l’esprit sur le fait de décrocher une médaille. Ça n’était là peut-être pas la manière la plus facile d’apprendre sa leçon, mais en bout de ligne, ça m’a permis d’atteindre mon objectif.

Vous avez également connu du succès aux légendaires jeux des X-Games. Comment comparez-vous ces deux réalisations ?

C’est aux X-Games que le ski cross a obtenu ses lettres de noblesse, en quelque sorte. Avant qu’il n’y ait une Coupe du monde, des Championnats du monde ou des Jeux olympiques où se disputaient des épreuves de ski cross, il y en avait aux X-Games. C’est en regardant les X-Games à la télé que j’ai vu pour la toute première fois une course de ski cross. J’ai trouvé ça totalement fou et tellement cool ! En voyant ça, c’était la première fois que je m’imaginais pouvoir gagner une course de ski, alors mon titre des X-Games reste parmi les meilleurs souvenirs que je conserve encore aujourd’hui.

Vous n’aviez que deux ans quand Alberto Tomba a remporté deux médailles olympiques aux Jeux de Calgary, la ville où vous avez vu le jour. Étiez-vous déjà sur les skis à cet âge ?

Mes parents m’ont dit que j’étais sur des skis à la fin de cet hiver de 1988, mais qu’ils m’ont amené voir des épreuves des J. O. en me sanglant bien dans un de ces sacs à dos conçus pour transporter les petits.

Le réputé poète canadien Leonard Cohen a un jour écrit : « Je suis né ainsi. Je n’ai pas eu le choix, étant né avec cette voix d’or ». Ne serait-ce pas aussi un peu la même chose pour vous et le ski ?

Sans doute. Mes deux parents travaillaient dans le ski, ma mère à deux petites stations de Calgary et mon père comme entraîneur. J’ai grandi au pied des pentes et je me considère bien chanceux à certains égards. Je n’ai jamais ressenti de pression. Le ski faisait tout simplement partie de ma vie. J’en suis tout bonnement venu à aimer ce sport et quand je repense à ma jeunesse, il me semble que je ne faisais rien d’autre que de penser au ski !

Vous souviendriez-vous d’un moment précis où vous avez réalisé que vous vouliez devenir un skieur ?

Je ne pourrais dire que j’aie en mémoire un moment particulier où j’ai pensé devenir un skieur professionnel. C’est plutôt un rêve qui s’est installé au fil des ans. Je me souviens bien d’avoir profondément aimé le ski et la course, poussant sans cesse mes limites avec des amis qui partageaient ma passion. Plus jeune, je me targuais de pouvoir réussir le plus long saut ou le parfait backflip, puis, le compétitif que j’étais a canalisé ses énergies sur la course et enfin sur le ski cross. En gravissant les échelons de ce sport, j’ai pu bénéficier de nouvelles méthodes d’entraînement et d’une forme de pensée, d’une approche nettement plus professionnelle du ski. Dans le processus, je me suis mis à apprécier de plus en plus ce côté du sport, en fait tout ce qui se passe derrière la scène, travaillant dur toute l’année, jour après jour, afin de m’améliorer, d’aller toujours plus vite et c’est ce qui m’a amené à rester engagé au maximum.

Dans votre jeunesse, aviez-vous des modèles ?

Les athlètes que j’avais pour modèles, c’étaient Thomas Grandi et John Kucera. Tous deux sont originaires de ma province natale de l’Alberta et ont été membres de l’équipe nationale de ski du Canada. J’ai grandi en les voyant s’entraîner et courir et je les ai vus accéder aux plus hauts niveaux du ski alpin. Thomas a remporté deux épreuves de slalom géant de Coupe du monde, alors que John a connu beaucoup de succès dans les épreuves de vitesse, remportant ultimement le titre de champion du monde de descente.

Sauf erreur, vous êtes arrivé au ski cross après avoir couru en ski alpin. Quelles sont les disciplines alpines qui vous ont apporté le plus de succès et comment en êtes-vous venu à faire la transition vers le ski cross ?

Je participais aux quatre disciplines du ski alpin, mais je me voyais plus comme un skieur de vitesse ou de slalom géant. En course, j’adorais les passages aériens et je passais beaucoup de temps en ski libre dans le park ou en hors-piste. J’ai fini par être assez fort dans le park et j’ai même participé à des concours locaux de big air, de slopestyle et de demi-lune et je me tirais plutôt bien d’affaire. Alors quand le ski cross est devenu un sport olympique, il m’a semblé que ça allait me convenir parfaitement !

If you have only five words to describe ski cross which ones would you choose?

Si vous n’aviez que cinq mots pour décrire le ski cross, lesquels choisiriez-vous ?

Excitant, rapide, exaltant, adrénaline, fun !

À quelle fréquence allez-vous skier pour votre plaisir personnel, avec votre conjointe ou avec des amis ?

Aussi fréquemment que possible, mais par les temps qui courent, ça n’arrive pas aussi souvent que je le souhaiterais. J’ai normalement quelques jours au printemps pour skier avec Catherine (l’élue de mon cœur) ou avec des potes. J’aime encore le ski libre et la rando en backcountry : c’est si bien de pratiquer ce sport que j’aime tant sans le stress de la compétition.

Avez-vous vos spots préférés ?

Il n’y a pas d’endroit au monde où j’aime plus skier que chez moi, à Lake Louise.

Les blessures ont pris passablement de place dans votre carrière. Comment arrivez-vous à composer avec ça et à retrouver la motivation pour vous remettre en selle ?

Pour moi, dans ces cas-là, j’ai toujours réussi à y faire face d’une façon pragmatique. Que je me casse une jambe ou que je me blesse à l’épaule, peu importe de quoi il s’agit, je me demande ce que je dois faire pour améliorer ma condition. Aussi, je me demande si je saurai retrouver toute ma vitesse une fois guéri ! J’ai toujours réussi à répondre à ces questions qui font partie de mon processus de guérison, habituellement avec beaucoup d’aide de mon entourage, mais j’ai trouvé plus facile pour moi de me remettre de blessures en sachant comment j’allais y parvenir et en étant persuadé que j’allais pouvoir skier avec autant de vitesse une fois tout bien guéri.

Au Canada, il semble que vous ayez une très forte connexion à la nature. Quel est votre attitude personnelle vis-à-vis la nature et les activités de plein air ?

J’essaie autant que possible de respecter l’environnement et la nature, mais ça n’est pas toujours facile, étant donné la vie trépidante que je mène, à voyager et à participer à des épreuves un peu partout sur la planète. Je fais tout ce que je peux quand je suis à la maison pour aider à protéger l’environnement. Je pratique le recyclage et le compostage de manière compulsive ! Aussi, je me déplace à vélo le plus souvent possible. Parfois, il me semble que c’est bien peu, mais je crois que chaque petit geste que l’on peut faire pour changer nos habitudes finit par avoir un résultat considérable au niveau planétaire.

Votre passion pour le plein-air nous apparaît très évidente au vu de votre profil Instagram. Quels liens voyez-vous entre le ski, le vélo de montagne et la pêche à la mouche ?

À vélo, vous êtes toujours à regarder le terrain qui se présente devant vous et vous composez avec la vitesse, tout comme à skis. Certains aspects s’y apparentent étroitement, comme en virage sur un dévers ou au moment d’un saut. C’est aussi une excellente façon d’avoir sa dose d’adrénaline lors de la saison morte. Pour ce qui est de la pêche, j’avoue que je n’y vois aucun rapport avec le ski !

Disons que le calme que l’on vit à la pêche contraste assez nettement avec l’intensité du ski cross et du vélo de montagne, non ?

Oui, c’est sûr ! La pêche, c’est une passion qui me vient de mon père. Nous nous y adonnons encore ensemble parfois et j’apprécie grandement de me retrouver au calme, en rivière ou sur un lac en sa compagnie.

Pouvez-vous nous donner des détails sur le vélo de montagne, qui semble être une obsession bien canadienne : quel genre de pratique préférez-vous et où allez-vous en faire ?

Ce que je préfère, c’est l’enduro. Presque tout ce que je fais suppose des montées difficiles, mais je me régale ensuite des descentes qui sont excitantes et me procurent beaucoup de plaisir. Mes spots préférés sont tous dans l’ouest canadien. Près de Calgary, dans mon patelin de Moose Mountain, je m’éclate. Les trails sont rapides et fun, tout comme en ski cross, en fait !

Plus loin à l’ouest, à Squamish et à North Vancouver, on retrouve des pistes ahurissantes et je dirais que pas mal toutes les trails de la côte ouest sont parmi les plus techniques et les plus difficiles au monde.

On entend souvent les skieurs affirmer que le carving, ça ressemble beaucoup au vélo de montagne. Qu’en pensez-vous ?

Les sensations sont assurément similaires. La façon de mettre la pression et de conduire la courbe se comparent très bien, surtout en fin de virage, selon moi, oui. Mais comme je ne me considère pas comme un excellent cycliste, alors peut-être que je suis à côté de la plaque en cette matière !

Aimez-vous l’été ? Vous en profitez bien ou vous passez tout votre temps à compter les jours qui vous séparent de la neige ?

Normalement, quand arrive l’été, en toute franchise, je suis mûr pour une pause de ski. C’est avec le plus grand plaisir que je me précipite sur mon vélo, que je me mets à penser de plonger à l’eau et à me retrouver sur un golf. Mais aussitôt que l’automne se pointe et que l’air se rafraîchit, je brûle d’envie de me retrouver dans un portillon de départ !

Le Team Elan ressemble passablement à une équipe nationale canadienne ! Comment appréciez-vous votre travail avec Blaž et toute son équipe, qui s’assurent que vos skis soient toujours bien préparés et très rapides ?

Ma relation avec Elan et Team Canada s’est révélée être - dans un cas comme dans l’autre - des plus fécondes. Initialement, la présence d’Elan en ski cross était plutôt discrète, mais ils étaient très motivés à offrir un support maximum à un petit groupe et, au début, la relation avec Blaž et toute son équipe s’est avérée fantastique, nous assurant d’avoir tout à notre disposition pour réussir, notamment avec des skis très rapides et d’une glisse impeccable. Nous avons connu beaucoup de succès et le programme a vite pris de l’ampleur, mais, d’entrée, les skis étaient vraiment super rapides et j’ai même pu contribuer à leur design, ce qui est pour moi une chance incroyable.

On croirait que le ski au plus haut niveau devient encore plus un sport individuel, mais vous, Canadiens, semblez toujours être très proches les uns des autres. Dans quelle mesure est-ce déterminant pour vous ?

Savoir travailler en équipe dans ce sport fait une immense différence. En dépit du fait que chacun de nous ne puisse compter que sur lui-même en piste, nos coéquipiers sont ceux avec qui on voyage et avec qui on s’entraîne tout au long de l’année. Et si vous n’avez pas de plaisir au sein du groupe, ça va sûrement paraître en piste ! Nous avons la chance de constituer l’une des meilleures équipes de ski cross au monde, alors chacun sait que si nous arrivons à tenir le rythme à l’entraînement au sein d’un tel groupe, nous allons assurément pouvoir prendre notre place dans l’échiquier mondial.

Ne seriez-vous pas d’accord que de remporter des médailles olympiques avec deux compatriotes et les autres membres du Team Elan représente l’ultime expression du slogan Always Good Times ?

Assurément ! Les meilleurs moments qu’on puisse imaginer, en fait, que de voir Kelsey et Brit se classer aux deux premiers rangs, deux jours seulement après que j’aie réussi à remporter l’or olympique ! Toujours de Bons Moments, en effet !

"Mes trois Jeux olympiques se sont avérés fort différents. Chaque fois, je me suis rapproché d’un grand succès."

Détails

Code
True Canadian
True Canadian: Brady LemanTrue Canadian: Brady Leman

Brady Leman est la preuve vivante de ce qui peut être réalisé avec de la constance et de la persévérance. Sa carrière a connu des hauts et des bas, mais l’an dernier, il a réussi à atteindre le sommet du Mont Olympe. À sa récolte s’est ajoutée la médaille d’or des Jeux olympiques de PyeongChang. Mais Brady n’est pas qu’un skieur, quelqu’un qui sait jouir de tout ce que Mère Nature a à offrir de plus beau : un vrai Canadien ! On ne s’étonnera pas alors qu’il soit mordu de vélo de montagne et de pêche.

Brady Leman, médaillé d’or olympique. De la musique à vos oreilles ?

Je n’en reviens toujours pas ! Impossible de faire autrement que de sourire quand j’entends ça ! J’ai beau avoir connu beaucoup de succès en Coupe du monde avant cette victoire olympique de 2018, ça me renverse encore de penser que ça s’est vraiment produit !

Votre parcours olympique a eu sa part de rebondissements. À cause d’une blessure, vous avez dû renoncer à disputer l’épreuve olympique disputée chez vous, à Vancouver, puis, quatre ans plus tard, à Sotchi, vous vous êtes retrouvé tout juste au pied du podium, en quatrième position, avant d’enfin récolter les grands honneurs à PyeongChang.

Ouais, j’avoue que mes résultats olympiques se sont avérés être une aventure. À chacune des occasions, je me suis retrouvé un tant soit peu plus près de mon objectif olympique, goûtant un peu mieux à chaque fois ce que ça représente d’accéder à la scène olympique. En rétrospective, je crois vraiment que je devais expérimenter ces déconvenues à Vancouver et à Sotchi pour accéder à l’état d’esprit qui allait me permettre de connaître du succès à PyeongChang. J’ai appris qu’il me fallait me concentrer plus sur l’expérience et le processus plutôt que de me fixer l’esprit sur le fait de décrocher une médaille. Ça n’était là peut-être pas la manière la plus facile d’apprendre sa leçon, mais en bout de ligne, ça m’a permis d’atteindre mon objectif.

Vous avez également connu du succès aux légendaires jeux des X-Games. Comment comparez-vous ces deux réalisations ?

C’est aux X-Games que le ski cross a obtenu ses lettres de noblesse, en quelque sorte. Avant qu’il n’y ait une Coupe du monde, des Championnats du monde ou des Jeux olympiques où se disputaient des épreuves de ski cross, il y en avait aux X-Games. C’est en regardant les X-Games à la télé que j’ai vu pour la toute première fois une course de ski cross. J’ai trouvé ça totalement fou et tellement cool ! En voyant ça, c’était la première fois que je m’imaginais pouvoir gagner une course de ski, alors mon titre des X-Games reste parmi les meilleurs souvenirs que je conserve encore aujourd’hui.

Vous n’aviez que deux ans quand Alberto Tomba a remporté deux médailles olympiques aux Jeux de Calgary, la ville où vous avez vu le jour. Étiez-vous déjà sur les skis à cet âge ?

Mes parents m’ont dit que j’étais sur des skis à la fin de cet hiver de 1988, mais qu’ils m’ont amené voir des épreuves des J. O. en me sanglant bien dans un de ces sacs à dos conçus pour transporter les petits.

Le réputé poète canadien Leonard Cohen a un jour écrit : « Je suis né ainsi. Je n’ai pas eu le choix, étant né avec cette voix d’or ». Ne serait-ce pas aussi un peu la même chose pour vous et le ski ?

Sans doute. Mes deux parents travaillaient dans le ski, ma mère à deux petites stations de Calgary et mon père comme entraîneur. J’ai grandi au pied des pentes et je me considère bien chanceux à certains égards. Je n’ai jamais ressenti de pression. Le ski faisait tout simplement partie de ma vie. J’en suis tout bonnement venu à aimer ce sport et quand je repense à ma jeunesse, il me semble que je ne faisais rien d’autre que de penser au ski !

Vous souviendriez-vous d’un moment précis où vous avez réalisé que vous vouliez devenir un skieur ?

Je ne pourrais dire que j’aie en mémoire un moment particulier où j’ai pensé devenir un skieur professionnel. C’est plutôt un rêve qui s’est installé au fil des ans. Je me souviens bien d’avoir profondément aimé le ski et la course, poussant sans cesse mes limites avec des amis qui partageaient ma passion. Plus jeune, je me targuais de pouvoir réussir le plus long saut ou le parfait backflip, puis, le compétitif que j’étais a canalisé ses énergies sur la course et enfin sur le ski cross. En gravissant les échelons de ce sport, j’ai pu bénéficier de nouvelles méthodes d’entraînement et d’une forme de pensée, d’une approche nettement plus professionnelle du ski. Dans le processus, je me suis mis à apprécier de plus en plus ce côté du sport, en fait tout ce qui se passe derrière la scène, travaillant dur toute l’année, jour après jour, afin de m’améliorer, d’aller toujours plus vite et c’est ce qui m’a amené à rester engagé au maximum.

Dans votre jeunesse, aviez-vous des modèles ?

Les athlètes que j’avais pour modèles, c’étaient Thomas Grandi et John Kucera. Tous deux sont originaires de ma province natale de l’Alberta et ont été membres de l’équipe nationale de ski du Canada. J’ai grandi en les voyant s’entraîner et courir et je les ai vus accéder aux plus hauts niveaux du ski alpin. Thomas a remporté deux épreuves de slalom géant de Coupe du monde, alors que John a connu beaucoup de succès dans les épreuves de vitesse, remportant ultimement le titre de champion du monde de descente.

Sauf erreur, vous êtes arrivé au ski cross après avoir couru en ski alpin. Quelles sont les disciplines alpines qui vous ont apporté le plus de succès et comment en êtes-vous venu à faire la transition vers le ski cross ?

Je participais aux quatre disciplines du ski alpin, mais je me voyais plus comme un skieur de vitesse ou de slalom géant. En course, j’adorais les passages aériens et je passais beaucoup de temps en ski libre dans le park ou en hors-piste. J’ai fini par être assez fort dans le park et j’ai même participé à des concours locaux de big air, de slopestyle et de demi-lune et je me tirais plutôt bien d’affaire. Alors quand le ski cross est devenu un sport olympique, il m’a semblé que ça allait me convenir parfaitement !

If you have only five words to describe ski cross which ones would you choose?

Si vous n’aviez que cinq mots pour décrire le ski cross, lesquels choisiriez-vous ?

Excitant, rapide, exaltant, adrénaline, fun !

À quelle fréquence allez-vous skier pour votre plaisir personnel, avec votre conjointe ou avec des amis ?

Aussi fréquemment que possible, mais par les temps qui courent, ça n’arrive pas aussi souvent que je le souhaiterais. J’ai normalement quelques jours au printemps pour skier avec Catherine (l’élue de mon cœur) ou avec des potes. J’aime encore le ski libre et la rando en backcountry : c’est si bien de pratiquer ce sport que j’aime tant sans le stress de la compétition.

Avez-vous vos spots préférés ?

Il n’y a pas d’endroit au monde où j’aime plus skier que chez moi, à Lake Louise.

Les blessures ont pris passablement de place dans votre carrière. Comment arrivez-vous à composer avec ça et à retrouver la motivation pour vous remettre en selle ?

Pour moi, dans ces cas-là, j’ai toujours réussi à y faire face d’une façon pragmatique. Que je me casse une jambe ou que je me blesse à l’épaule, peu importe de quoi il s’agit, je me demande ce que je dois faire pour améliorer ma condition. Aussi, je me demande si je saurai retrouver toute ma vitesse une fois guéri ! J’ai toujours réussi à répondre à ces questions qui font partie de mon processus de guérison, habituellement avec beaucoup d’aide de mon entourage, mais j’ai trouvé plus facile pour moi de me remettre de blessures en sachant comment j’allais y parvenir et en étant persuadé que j’allais pouvoir skier avec autant de vitesse une fois tout bien guéri.

Au Canada, il semble que vous ayez une très forte connexion à la nature. Quel est votre attitude personnelle vis-à-vis la nature et les activités de plein air ?

J’essaie autant que possible de respecter l’environnement et la nature, mais ça n’est pas toujours facile, étant donné la vie trépidante que je mène, à voyager et à participer à des épreuves un peu partout sur la planète. Je fais tout ce que je peux quand je suis à la maison pour aider à protéger l’environnement. Je pratique le recyclage et le compostage de manière compulsive ! Aussi, je me déplace à vélo le plus souvent possible. Parfois, il me semble que c’est bien peu, mais je crois que chaque petit geste que l’on peut faire pour changer nos habitudes finit par avoir un résultat considérable au niveau planétaire.

Votre passion pour le plein-air nous apparaît très évidente au vu de votre profil Instagram. Quels liens voyez-vous entre le ski, le vélo de montagne et la pêche à la mouche ?

À vélo, vous êtes toujours à regarder le terrain qui se présente devant vous et vous composez avec la vitesse, tout comme à skis. Certains aspects s’y apparentent étroitement, comme en virage sur un dévers ou au moment d’un saut. C’est aussi une excellente façon d’avoir sa dose d’adrénaline lors de la saison morte. Pour ce qui est de la pêche, j’avoue que je n’y vois aucun rapport avec le ski !

Disons que le calme que l’on vit à la pêche contraste assez nettement avec l’intensité du ski cross et du vélo de montagne, non ?

Oui, c’est sûr ! La pêche, c’est une passion qui me vient de mon père. Nous nous y adonnons encore ensemble parfois et j’apprécie grandement de me retrouver au calme, en rivière ou sur un lac en sa compagnie.

Pouvez-vous nous donner des détails sur le vélo de montagne, qui semble être une obsession bien canadienne : quel genre de pratique préférez-vous et où allez-vous en faire ?

Ce que je préfère, c’est l’enduro. Presque tout ce que je fais suppose des montées difficiles, mais je me régale ensuite des descentes qui sont excitantes et me procurent beaucoup de plaisir. Mes spots préférés sont tous dans l’ouest canadien. Près de Calgary, dans mon patelin de Moose Mountain, je m’éclate. Les trails sont rapides et fun, tout comme en ski cross, en fait !

Plus loin à l’ouest, à Squamish et à North Vancouver, on retrouve des pistes ahurissantes et je dirais que pas mal toutes les trails de la côte ouest sont parmi les plus techniques et les plus difficiles au monde.

On entend souvent les skieurs affirmer que le carving, ça ressemble beaucoup au vélo de montagne. Qu’en pensez-vous ?

Les sensations sont assurément similaires. La façon de mettre la pression et de conduire la courbe se comparent très bien, surtout en fin de virage, selon moi, oui. Mais comme je ne me considère pas comme un excellent cycliste, alors peut-être que je suis à côté de la plaque en cette matière !

Aimez-vous l’été ? Vous en profitez bien ou vous passez tout votre temps à compter les jours qui vous séparent de la neige ?

Normalement, quand arrive l’été, en toute franchise, je suis mûr pour une pause de ski. C’est avec le plus grand plaisir que je me précipite sur mon vélo, que je me mets à penser de plonger à l’eau et à me retrouver sur un golf. Mais aussitôt que l’automne se pointe et que l’air se rafraîchit, je brûle d’envie de me retrouver dans un portillon de départ !

Le Team Elan ressemble passablement à une équipe nationale canadienne ! Comment appréciez-vous votre travail avec Blaž et toute son équipe, qui s’assurent que vos skis soient toujours bien préparés et très rapides ?

Ma relation avec Elan et Team Canada s’est révélée être - dans un cas comme dans l’autre - des plus fécondes. Initialement, la présence d’Elan en ski cross était plutôt discrète, mais ils étaient très motivés à offrir un support maximum à un petit groupe et, au début, la relation avec Blaž et toute son équipe s’est avérée fantastique, nous assurant d’avoir tout à notre disposition pour réussir, notamment avec des skis très rapides et d’une glisse impeccable. Nous avons connu beaucoup de succès et le programme a vite pris de l’ampleur, mais, d’entrée, les skis étaient vraiment super rapides et j’ai même pu contribuer à leur design, ce qui est pour moi une chance incroyable.

On croirait que le ski au plus haut niveau devient encore plus un sport individuel, mais vous, Canadiens, semblez toujours être très proches les uns des autres. Dans quelle mesure est-ce déterminant pour vous ?

Savoir travailler en équipe dans ce sport fait une immense différence. En dépit du fait que chacun de nous ne puisse compter que sur lui-même en piste, nos coéquipiers sont ceux avec qui on voyage et avec qui on s’entraîne tout au long de l’année. Et si vous n’avez pas de plaisir au sein du groupe, ça va sûrement paraître en piste ! Nous avons la chance de constituer l’une des meilleures équipes de ski cross au monde, alors chacun sait que si nous arrivons à tenir le rythme à l’entraînement au sein d’un tel groupe, nous allons assurément pouvoir prendre notre place dans l’échiquier mondial.

Ne seriez-vous pas d’accord que de remporter des médailles olympiques avec deux compatriotes et les autres membres du Team Elan représente l’ultime expression du slogan Always Good Times ?

Assurément ! Les meilleurs moments qu’on puisse imaginer, en fait, que de voir Kelsey et Brit se classer aux deux premiers rangs, deux jours seulement après que j’aie réussi à remporter l’or olympique ! Toujours de Bons Moments, en effet !

"Mes trois Jeux olympiques se sont avérés fort différents. Chaque fois, je me suis rapproché d’un grand succès."