Une voie verte vers un futur blanc

Le développement des activités humaines au pied de la chaîne de montagnes des Karavanke exige une adaptation particulière. Vivre en harmonie avec l’environnement et en prendre soin est un élément clé du modèle socio-économique.

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A green way towards a white future

À propos du produit
Le développement des activités humaines au pied de la chaîne de montagnes des Karavanke exige une adaptation particulière. Vivre en harmonie avec l’environnement et en prendre soin est un élément clé du modèle socio-économique.

Le développement des activités humaines au pied de la chaîne de montagnes des Karavanke exige une adaptation particulière. Vivre en harmonie avec l’environnement et en prendre soin est un élément clé du modèle socio-économique.

Au fil de 77 ans d’histoire ponctués d’opiniâtreté et d’innovation, Elan est passé de fabricant local à l’une des marques d’équipement de ski les plus reconnues au monde. C’est aujourd’hui une entreprise moderne de plus de 300 employés qui par leur ténacité et leur dévouement repoussent les limites de ce qui se conçoit dans l’univers du ski. La transition vers un mode de fonctionnement strictement soutenable est l’un des principaux défis du groupe slovène. Léon Korošec, directeur de longue date de la division hiver et vice-président d’Elan, est en charge de la mise en œuvre de cet objectif. Dans son bureau avec vue sur la nouvelle centrale solaire et les Alpes juliennes en arrière-plan, Léon nous communique sa vision sur le développement durable des sports d’hiver.

RACONTEZ-NOUS UN DE VOS SOUVENIRS LESPLUS CAPTIVANT EN PLEINE NATURE.

C’est un événement récent au sommet du Mont Šija qui domine la station de Vogel. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est lié à Elan. Je suis sorti en solitaire pour une rapide randonnée à ski matinale à la frontale. Il faisait froid et sombre, le silence n’était rompu que de temps à autre par un bruit de la nature. Tout en montant, je ne cessais de songer à faire demi-tour puis je revenais sans cesse à l’adage selon lequel l’heure la plus obscure vient toujours avant l’aube. J’ai donc continué mon ascension. Une fois au sommet, le premier rayon de soleil a illuminé le paysage qui m’entourait. Le panorama sur les montagnes environnantes s’est alors révélé, l’image a pris vie et le voyage a été récompensé. C’est une pensée qui m’accompagne souvent dans les affaires. Le doute et l’appréhension surgissent parfois, même après plus de 20 ans de travail sur des projets difficiles, mais vous devez les traverser avec une attitude positive.

COMMENT S’EST DÉROULÉE VOTRE CARRIÈRE SPORTIVE ?

Récréative. Je n’ai jamais fait de sport en compétition. Néanmoins l’exercice physique a toujours été partie intégrante de ma vie. Le ski alpin ou de randonnée, la course à pied et le vélo sont les activités que je pratique au gré des saisons.

CROYEZ-VOUS QUE L’ESPRIT DE COMPÉTITION DANS LE SPORT, LE DÉSIR DE CONQUÉRIR DES SOMMETS OU L’AMBITION DANS LES AFFAIRES PEUVENT ÊTRE CONCILIÉS AVEC LES ÉQUILIBRES NATURELS ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ? 

Ils peuvent l’être, et ils devraient l’être. Les affaires ne sont pas un match de football qui se termine au bout de 90 minutes avec un score final, mais un jeu infini ou chaque round fait évoluer le résultat global. Il ne s’agit pas seulement de faire du business, mais d’élever la qualité de l’entreprise et de son environnement d’implantation. Néanmoins, nous avons besoin d’objectifs mesurables ou de « bénéfices » quantifiables afin d’évaluer la réussite de notre parcours.

LA VISION À LONG TERME PRIME-T-ELLE SUR LES OBJECTIFS À COURT TERME ?

Objectif à court terme et vision à long terme sont en équilibre à condition d’être complémentaires. Ainsi, les objectifs à court terme indiquent si nous sommes aptes à poursuivre une orientation sur le long terme. Il ne faut pas non plus négliger de savoir ce qui prévaut à court terme.

La date de clôture d’un exercice comptable ne peut être interprétée uniquement en fonction du chiffre d’affaires, du volume de ventes ou des bénéfices. Chez Elan, nous mesurons nos objectifs sous la forme d’une matrice englobant le bilan financier, la satisfaction des employés, la croissance de l’entreprise et l’impact sur l’environnement.

Dans le domaine sportif, il y a un impératif de résultats partiels et de victoires à court terme. C’est ce qui stimule la motivation et l’énergie nécessaire à courir de longues distances. Parfois il y a un besoin de battre quelqu’un et d’être « le premier ». 

l’environnement montagnard révèle tous les signes de déséquilibre : les glaciers disparaissent, la limite altitudinale de l’enneigement s’élève et les hivers raccourcissent sensiblement. Pensez-vous que les gens sont suffisamment conscients de l’urgence des changements à opérer face à la crise environnementale ?

La prise de conscience est relative. D’autant plus que cette dernière se manifeste par vagues intermittentes, sans réelle continuité. Par moment, les conférences sur le climat et les impacts environnementaux occupent le devant de la scène. Cela devient vite trop de choses à concevoir. S’en suivent des périodes où le sujet se dilue dans d’autres problématiques sociétales et disparaît des esprits. La préoccupation pour l’environnement doit faire partie intégrante du quotidien. C’est ce passage d’une impulsion éphémère à une habitude établie qui est l’un des changements de comportement les plus difficiles à amorcer. La sensibilisation joue un rôle clé à cet égard, mais il est important qu’elle soit continue. Les initiatives ponctuelles et retentissantes peuvent être perçues comme de la propagande et devenir gênantes. C’est aux marques, entreprises et organisations d’adapter leurs activités en conséquence pour ouvrir la voie au quotidien.

QUELLES PRATIQUES AVEZ-VOUS MISES EN PLACE POUR TENDRE VERS PLUS DE DURABILITÉ ?

Il est à noter que la pandémie a imposé quelques changements intéressants. J’ai réduit la quantité d’articles que j’achète et j’opte pour des produits de qualité qui n’auront pas besoin d’être remplacés. Au domicile, nous avons installé deux potagers surélevés qui permettent de cultiver une partie de nos aliments.

VOS HABITUDES DANS LE MONDE DES AFFAIRES ONT-ELLES ÉGALEMENT ÉVOLUÉES ?

Bien sûr ! Je suis devenu très sélectif en ce qui concerne les déplacements professionnels. Certes nous continuons de nouveaux partenariats par des prises de contacts en face à face. Néanmoins, nous avons troqué les voyages d’affaires pour des visioconférences avec nombre de nos collaborateurs existants. Il est désormais possible d’entretenir des relations établies à distance, ce qui par ailleurs nous fait gagner beaucoup de temps. Sur le plan de l’impact environnemental, cette réduction des besoins de déplacement est une contribution positive à la diminution de nos émissions.

LES GENS ASPIRENT À UN LIEN AUTHENTIQUE AVEC LA NATURE, UNE ÉCHAPPATOIRE À L’AGITATION. ILS SONT EN QUÊTE DE SÉRÉNITÉ ET DE RELAXATION. ILS RECHERCHENT AUSSI DE L’ADRÉNALINE ET DE L’EXCITATION. POUR Y PARVENIR DE MANIÈRE SÛRE ET RESPONSABLE, UN ÉQUIPEMENT APPROPRIÉ EST ESSENTIEL. celui-ci nÉcessite cependant des matÉriaux high-tech et des processus de fabrication Énergivores. UNE FOIS uSÉ, il se transforme en dÉchets. Comment Elan met en perspective la durabilitÉ DANS LA PRODUCTION ET L’UTILISATION DE SES PRODUITS ?

Le développement durable est inscrit dans l’ADN de l’entreprise. Cela se voit autant dans les processus de fabrication que dans les produits finis. Ces derniers sont résistants, conçus avec des matériaux de qualité et permettent à leurs utilisateurs de pratiquer un sport en milieu naturel de manière authentique et écologiquement responsable. Elan met en place des solutions pour diminuer l’impact de son activité industrielle sur l’environnement. À titre d’exemple, la substitution de la sérigraphie par l’impression numérique réduit considérablement les rejets de Composés organiques volatils. Elan est également le seul fabricant de ski de la planète à réaliser l’ensemble de son processus de production sur un unique et même site.

Il serait effectivement possible de délocaliser la production sur des sites plus rentables avec un environnement moins exigeant, mais Elan est implanté au cœur des Alpes slovènes pour y rester. Ce modèle de développement et de croissance est plus durable.

L’entreprise a le sens de l’innovation et cherche des solutions dans le cadre de ses propres contraintes. Ainsi, une centrale solaire de 5 000 m2 a été installée sur les toits de l’usine. Elle fournit aujourd’hui 15 % des besoins énergétiques totaux de l’entreprise.

Si le ski est le produit concret qui sort de l’usine de Begunje, LA MARQUE INCARNE L’INTENTION DE DURABILITÉ QUI ÉMERGE DANS LE MONDE. QUE SIGNIFIE LE NOM ELAN POUR L’UTILISATEUR ?

Le rôle des marques est complexe et concerne différents domaines. D’une part, en tant qu’acteur socio-économique, il est important de donner l’exemple et montrer qu’un monde meilleur peut-être créé par l’innovation. D’autre part, nous répondons aux besoins du marché et des différents groupes d’utilisateurs. Dans le cas d’Elan, il s’agit de développer des produits qui seront le compagnon idéal d’un usager qui aspire à des moments inoubliables dans la nature entre amis ou en famille. Elan se doit d’être synonyme de confiance en matière de sécurité et de qualité : pour l’enfant qui nécessite des skis assouplis, pour la skieuse qui souhaite des skis légers et maniables ou encore pour les coureurs de haut niveau qui recherchent à optimiser leurs performances.

QU’EN EST-IL DE LA DURABILITÉ ? QUEL RÔLE ELAN JOUE DANS CE DOMAINE ?

À l’ère du numérique, les marques sont plus que jamais devenues des plateformes d’interaction entre utilisateurs aux centres d’intérêts communs. Traditionnellement la gestion de la marque était propre à l’entreprise ; dans le monde connecté moderne, le consommateur s’engage dans un dialogue de co-gestionnaire. Le respect de l’environnement est une valeur fondamentale qu’Elan défend dans cet univers interconnecté. Nous soutenons les initiatives mondiales et locales allant dans ce sens. Nos collaborateurs en développent inlassablement de nouvelles axées sur la durabilité.

DE PLUS EN PLUS D’ENTREPRISES SONT CONFRONTÉES AUX DÉFIS DUNE RÉORIENTATION VERS DES PROCESSUS PLUS DURABLE. QUEL TYPE DE LEADERSHIP ET DE GOUVERNANCE SERA LA CLÉ D’UNE TRANSITION EFFICACE ?

La gestion collaborative est la pierre angulaire de la stratégie de décision chez Elan. Elle permet d’intégrer un plus grand nombre d’acteurs et d’obtenir une réponse plus holistique aux défis commerciaux. Cette stratégie ne doit pas se limiter au champ de la durabilité, mais s’étendre à l’ensemble de l’entreprise.

Si l’ouverture et l’inclusion sont importantes à l’origine du processus, l’esprit de décision et la ténacité sont primordiales par la suite. Une fois le projet acté, vient alors la phase de mise en œuvre où l’objectif doit être poursuivi. Évidemment il y a toujours des micro-corrections en cours de route. On peut faire un parallèle avec l’aéronautique : la direction du vol et la destination sont clairement établies, mais l’avion ne suit jamais l’itinéraire exact dans la pratique. Pour reprendre les propos du Président D. D. Eisenhower : « Les plans sont inutiles, mais la planification est indispensable ». Si nous évoluons vers notre destination, il faut être prêt à faire un pas en dehors de la route tracée. 

LA STRATÉGIE COMMERCIALE D’ELAN EST BASÉE SUR LE CONCEPT D’ENTREPRISE « TRIPLE BOTTOM-LINE » : CULTURE INTERNE (LES PERSONNES), RÉSULTAT ÉCONOMIQUE (LE PROFIT), ENVIRONNEMENT (LA PLANÈTE). COMMENT ELAN PARVIENT À ÉQUILIBRER LES TROIS P ?

Il est essentiel de rester dans le vert sur ces trois composantes. Cela signifie garantir une culture organisationnelle positive et saine, prendre en charge l’impact de l’activité productive sur l’environnement, le tout en assurant la pérennité économique de l’entreprise. 

Il est usuel de supposer que le profit n’est pas compatible avec les deux autres piliers de l’entreprise. Néanmoins si cette dernière veut fonctionner de manière pérenne, elle doit fournir suffisamment de ressources et de valeur ajoutée pour mettre en œuvre des initiatives en faveur du développement durable.

Les employés sont des générateurs d’idées nécessaires à la résilience de l’entreprise. Le profit devient le moteur pour transformer la pensée en des solutions concrètes qui peuvent se traduire par un résultat environnemental positif.

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE PEUT-ELLE APPORTER UN AVANTAGE CONCURRENTIEL ?

Absolument ! Il faut comprendre ici que l’entreprise n’est qu’une partie d’un ensemble plus vaste. Si le développement durable est intégré comme éthique fondamentale, cela se répercute au niveau des produits qui seront liés aux valeurs de l’acheteur. Au final, c’est la communauté d’utilisateur qui a le pouvoir de générer un changement à plus grande échelle.

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A green way towards a white future

Le développement des activités humaines au pied de la chaîne de montagnes des Karavanke exige une adaptation particulière. Vivre en harmonie avec l’environnement et en prendre soin est un élément clé du modèle socio-économique.

Au fil de 77 ans d’histoire ponctués d’opiniâtreté et d’innovation, Elan est passé de fabricant local à l’une des marques d’équipement de ski les plus reconnues au monde. C’est aujourd’hui une entreprise moderne de plus de 300 employés qui par leur ténacité et leur dévouement repoussent les limites de ce qui se conçoit dans l’univers du ski. La transition vers un mode de fonctionnement strictement soutenable est l’un des principaux défis du groupe slovène. Léon Korošec, directeur de longue date de la division hiver et vice-président d’Elan, est en charge de la mise en œuvre de cet objectif. Dans son bureau avec vue sur la nouvelle centrale solaire et les Alpes juliennes en arrière-plan, Léon nous communique sa vision sur le développement durable des sports d’hiver.

RACONTEZ-NOUS UN DE VOS SOUVENIRS LESPLUS CAPTIVANT EN PLEINE NATURE.

C’est un événement récent au sommet du Mont Šija qui domine la station de Vogel. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est lié à Elan. Je suis sorti en solitaire pour une rapide randonnée à ski matinale à la frontale. Il faisait froid et sombre, le silence n’était rompu que de temps à autre par un bruit de la nature. Tout en montant, je ne cessais de songer à faire demi-tour puis je revenais sans cesse à l’adage selon lequel l’heure la plus obscure vient toujours avant l’aube. J’ai donc continué mon ascension. Une fois au sommet, le premier rayon de soleil a illuminé le paysage qui m’entourait. Le panorama sur les montagnes environnantes s’est alors révélé, l’image a pris vie et le voyage a été récompensé. C’est une pensée qui m’accompagne souvent dans les affaires. Le doute et l’appréhension surgissent parfois, même après plus de 20 ans de travail sur des projets difficiles, mais vous devez les traverser avec une attitude positive.

COMMENT S’EST DÉROULÉE VOTRE CARRIÈRE SPORTIVE ?

Récréative. Je n’ai jamais fait de sport en compétition. Néanmoins l’exercice physique a toujours été partie intégrante de ma vie. Le ski alpin ou de randonnée, la course à pied et le vélo sont les activités que je pratique au gré des saisons.

CROYEZ-VOUS QUE L’ESPRIT DE COMPÉTITION DANS LE SPORT, LE DÉSIR DE CONQUÉRIR DES SOMMETS OU L’AMBITION DANS LES AFFAIRES PEUVENT ÊTRE CONCILIÉS AVEC LES ÉQUILIBRES NATURELS ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ? 

Ils peuvent l’être, et ils devraient l’être. Les affaires ne sont pas un match de football qui se termine au bout de 90 minutes avec un score final, mais un jeu infini ou chaque round fait évoluer le résultat global. Il ne s’agit pas seulement de faire du business, mais d’élever la qualité de l’entreprise et de son environnement d’implantation. Néanmoins, nous avons besoin d’objectifs mesurables ou de « bénéfices » quantifiables afin d’évaluer la réussite de notre parcours.

LA VISION À LONG TERME PRIME-T-ELLE SUR LES OBJECTIFS À COURT TERME ?

Objectif à court terme et vision à long terme sont en équilibre à condition d’être complémentaires. Ainsi, les objectifs à court terme indiquent si nous sommes aptes à poursuivre une orientation sur le long terme. Il ne faut pas non plus négliger de savoir ce qui prévaut à court terme.

La date de clôture d’un exercice comptable ne peut être interprétée uniquement en fonction du chiffre d’affaires, du volume de ventes ou des bénéfices. Chez Elan, nous mesurons nos objectifs sous la forme d’une matrice englobant le bilan financier, la satisfaction des employés, la croissance de l’entreprise et l’impact sur l’environnement.

Dans le domaine sportif, il y a un impératif de résultats partiels et de victoires à court terme. C’est ce qui stimule la motivation et l’énergie nécessaire à courir de longues distances. Parfois il y a un besoin de battre quelqu’un et d’être « le premier ». 

l’environnement montagnard révèle tous les signes de déséquilibre : les glaciers disparaissent, la limite altitudinale de l’enneigement s’élève et les hivers raccourcissent sensiblement. Pensez-vous que les gens sont suffisamment conscients de l’urgence des changements à opérer face à la crise environnementale ?

La prise de conscience est relative. D’autant plus que cette dernière se manifeste par vagues intermittentes, sans réelle continuité. Par moment, les conférences sur le climat et les impacts environnementaux occupent le devant de la scène. Cela devient vite trop de choses à concevoir. S’en suivent des périodes où le sujet se dilue dans d’autres problématiques sociétales et disparaît des esprits. La préoccupation pour l’environnement doit faire partie intégrante du quotidien. C’est ce passage d’une impulsion éphémère à une habitude établie qui est l’un des changements de comportement les plus difficiles à amorcer. La sensibilisation joue un rôle clé à cet égard, mais il est important qu’elle soit continue. Les initiatives ponctuelles et retentissantes peuvent être perçues comme de la propagande et devenir gênantes. C’est aux marques, entreprises et organisations d’adapter leurs activités en conséquence pour ouvrir la voie au quotidien.

QUELLES PRATIQUES AVEZ-VOUS MISES EN PLACE POUR TENDRE VERS PLUS DE DURABILITÉ ?

Il est à noter que la pandémie a imposé quelques changements intéressants. J’ai réduit la quantité d’articles que j’achète et j’opte pour des produits de qualité qui n’auront pas besoin d’être remplacés. Au domicile, nous avons installé deux potagers surélevés qui permettent de cultiver une partie de nos aliments.

VOS HABITUDES DANS LE MONDE DES AFFAIRES ONT-ELLES ÉGALEMENT ÉVOLUÉES ?

Bien sûr ! Je suis devenu très sélectif en ce qui concerne les déplacements professionnels. Certes nous continuons de nouveaux partenariats par des prises de contacts en face à face. Néanmoins, nous avons troqué les voyages d’affaires pour des visioconférences avec nombre de nos collaborateurs existants. Il est désormais possible d’entretenir des relations établies à distance, ce qui par ailleurs nous fait gagner beaucoup de temps. Sur le plan de l’impact environnemental, cette réduction des besoins de déplacement est une contribution positive à la diminution de nos émissions.

LES GENS ASPIRENT À UN LIEN AUTHENTIQUE AVEC LA NATURE, UNE ÉCHAPPATOIRE À L’AGITATION. ILS SONT EN QUÊTE DE SÉRÉNITÉ ET DE RELAXATION. ILS RECHERCHENT AUSSI DE L’ADRÉNALINE ET DE L’EXCITATION. POUR Y PARVENIR DE MANIÈRE SÛRE ET RESPONSABLE, UN ÉQUIPEMENT APPROPRIÉ EST ESSENTIEL. celui-ci nÉcessite cependant des matÉriaux high-tech et des processus de fabrication Énergivores. UNE FOIS uSÉ, il se transforme en dÉchets. Comment Elan met en perspective la durabilitÉ DANS LA PRODUCTION ET L’UTILISATION DE SES PRODUITS ?

Le développement durable est inscrit dans l’ADN de l’entreprise. Cela se voit autant dans les processus de fabrication que dans les produits finis. Ces derniers sont résistants, conçus avec des matériaux de qualité et permettent à leurs utilisateurs de pratiquer un sport en milieu naturel de manière authentique et écologiquement responsable. Elan met en place des solutions pour diminuer l’impact de son activité industrielle sur l’environnement. À titre d’exemple, la substitution de la sérigraphie par l’impression numérique réduit considérablement les rejets de Composés organiques volatils. Elan est également le seul fabricant de ski de la planète à réaliser l’ensemble de son processus de production sur un unique et même site.

Il serait effectivement possible de délocaliser la production sur des sites plus rentables avec un environnement moins exigeant, mais Elan est implanté au cœur des Alpes slovènes pour y rester. Ce modèle de développement et de croissance est plus durable.

L’entreprise a le sens de l’innovation et cherche des solutions dans le cadre de ses propres contraintes. Ainsi, une centrale solaire de 5 000 m2 a été installée sur les toits de l’usine. Elle fournit aujourd’hui 15 % des besoins énergétiques totaux de l’entreprise.

Si le ski est le produit concret qui sort de l’usine de Begunje, LA MARQUE INCARNE L’INTENTION DE DURABILITÉ QUI ÉMERGE DANS LE MONDE. QUE SIGNIFIE LE NOM ELAN POUR L’UTILISATEUR ?

Le rôle des marques est complexe et concerne différents domaines. D’une part, en tant qu’acteur socio-économique, il est important de donner l’exemple et montrer qu’un monde meilleur peut-être créé par l’innovation. D’autre part, nous répondons aux besoins du marché et des différents groupes d’utilisateurs. Dans le cas d’Elan, il s’agit de développer des produits qui seront le compagnon idéal d’un usager qui aspire à des moments inoubliables dans la nature entre amis ou en famille. Elan se doit d’être synonyme de confiance en matière de sécurité et de qualité : pour l’enfant qui nécessite des skis assouplis, pour la skieuse qui souhaite des skis légers et maniables ou encore pour les coureurs de haut niveau qui recherchent à optimiser leurs performances.

QU’EN EST-IL DE LA DURABILITÉ ? QUEL RÔLE ELAN JOUE DANS CE DOMAINE ?

À l’ère du numérique, les marques sont plus que jamais devenues des plateformes d’interaction entre utilisateurs aux centres d’intérêts communs. Traditionnellement la gestion de la marque était propre à l’entreprise ; dans le monde connecté moderne, le consommateur s’engage dans un dialogue de co-gestionnaire. Le respect de l’environnement est une valeur fondamentale qu’Elan défend dans cet univers interconnecté. Nous soutenons les initiatives mondiales et locales allant dans ce sens. Nos collaborateurs en développent inlassablement de nouvelles axées sur la durabilité.

DE PLUS EN PLUS D’ENTREPRISES SONT CONFRONTÉES AUX DÉFIS DUNE RÉORIENTATION VERS DES PROCESSUS PLUS DURABLE. QUEL TYPE DE LEADERSHIP ET DE GOUVERNANCE SERA LA CLÉ D’UNE TRANSITION EFFICACE ?

La gestion collaborative est la pierre angulaire de la stratégie de décision chez Elan. Elle permet d’intégrer un plus grand nombre d’acteurs et d’obtenir une réponse plus holistique aux défis commerciaux. Cette stratégie ne doit pas se limiter au champ de la durabilité, mais s’étendre à l’ensemble de l’entreprise.

Si l’ouverture et l’inclusion sont importantes à l’origine du processus, l’esprit de décision et la ténacité sont primordiales par la suite. Une fois le projet acté, vient alors la phase de mise en œuvre où l’objectif doit être poursuivi. Évidemment il y a toujours des micro-corrections en cours de route. On peut faire un parallèle avec l’aéronautique : la direction du vol et la destination sont clairement établies, mais l’avion ne suit jamais l’itinéraire exact dans la pratique. Pour reprendre les propos du Président D. D. Eisenhower : « Les plans sont inutiles, mais la planification est indispensable ». Si nous évoluons vers notre destination, il faut être prêt à faire un pas en dehors de la route tracée. 

LA STRATÉGIE COMMERCIALE D’ELAN EST BASÉE SUR LE CONCEPT D’ENTREPRISE « TRIPLE BOTTOM-LINE » : CULTURE INTERNE (LES PERSONNES), RÉSULTAT ÉCONOMIQUE (LE PROFIT), ENVIRONNEMENT (LA PLANÈTE). COMMENT ELAN PARVIENT À ÉQUILIBRER LES TROIS P ?

Il est essentiel de rester dans le vert sur ces trois composantes. Cela signifie garantir une culture organisationnelle positive et saine, prendre en charge l’impact de l’activité productive sur l’environnement, le tout en assurant la pérennité économique de l’entreprise. 

Il est usuel de supposer que le profit n’est pas compatible avec les deux autres piliers de l’entreprise. Néanmoins si cette dernière veut fonctionner de manière pérenne, elle doit fournir suffisamment de ressources et de valeur ajoutée pour mettre en œuvre des initiatives en faveur du développement durable.

Les employés sont des générateurs d’idées nécessaires à la résilience de l’entreprise. Le profit devient le moteur pour transformer la pensée en des solutions concrètes qui peuvent se traduire par un résultat environnemental positif.

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE PEUT-ELLE APPORTER UN AVANTAGE CONCURRENTIEL ?

Absolument ! Il faut comprendre ici que l’entreprise n’est qu’une partie d’un ensemble plus vaste. Si le développement durable est intégré comme éthique fondamentale, cela se répercute au niveau des produits qui seront liés aux valeurs de l’acheteur. Au final, c’est la communauté d’utilisateur qui a le pouvoir de générer un changement à plus grande échelle.